Depuis quelques temps, le salon Iris Noir, (salon dédié à la littérature noire et aux thrillers ayant lieu le dernier week-end d’Octobre à Bruxelles), organise des rencontres entre lecteurs et auteurs. En effet, si vous devenez membre de l’ASBL Iris Noir, vous aurez droit à certains privilèges, comme la rencontre et/ou repas avec certains auteurs.

Mi janvier 2024, je suis contacté par un des piliers de l’Iris Noir, Marc-Olivier Rinchard, en me signalant que je suis invité à rencontrer Maxime Chattam en toute intimité, dans le cadre de la sortie de son roman La constance du prédateur aux éditions Pocket, qui organise cette rencontre intimiste.
Maxime Chattam…. J’y croyais pas. ! N’étant pas membre de l’ASBL, ni n’ayant de lien particulier avec les éditions Pocket, je ne comprenais pas et j’ai accepté de suite cette invitation sans hésitation!

Et Patatra, la rencontre avait lieu le 31 janvier 2024, souvenez-vous en : les agriculteurs bloquait Bruxelles.
J’ai donc proposé au Maxime Chattam Namurois, Frederic Ernotte, qui était aussi invité, de faire le trajet en train, avec moi, en train vers Bruxelles.

Lisant énormément d’auteur Belge, je vous avoue que Maxime Chattam n’a qu’un seul défaut, celui de ne pas être Belge… (qui sait un jour ?), j’ai donc décidé de me remettre à lire un de ses classique et de ces deux derniers, La constance du prédateur et LUX, afin de me faire une idée de la mentalité (et du talent!) de cet auteur faisant très peu de salon!
Je vous avoue que pour comprendre sa personnalité, je suis allé voir quelques interview de lui sur YouTube pour comprendre le personnage et je suis tombé sur certaines choses interessantes, dont on reparle ci-dessous!

Là où ça devenait intéressant, c’est que cette rencontre était partagée avec quatre autres blogueurs : Julie de Musemaniasbooks,Nath de Les lectures du Dimanches, Pascale de Entre deux pages et Frederic Ernotte de La Boîte.
Une fois aussi dans le salon (organisé par un salon pour un auteur faisant peu de salon…vous suivez ?), il ne suffisait plus qu’attendre l’homme qui nous réunissait…Maxime Chattam, le seul et l’unique!


Un homme charmant, beau gosse (et je sais de quoi je parle!), souriant, plein d’humour… Mais surtout intéressant et passionnant à écouter.

Une fois tous le monde assis, et les présentations faites, ni une, ni deux…vous me connaissez, j’embraye la discussion notamment sur les macaron de recommandation d’âge, à apposer sur ses livres ! 1
En effet, sur son dernier à la date de cette article, LUX, un macaron TOUS PUBLIC, est apposé à l’arrière de l’ouvrage.
Pocket décide de faire pareil…

« Je ne veux pas qu’un enfant, ou même un lecteur ou une lectrice sensible qui a quarante ans (…) se prenne un de mes bouquins dans la tronche en se disant « Ah si j’avais su ! J’ai lu dix chapitres, je me suis imposé des trucs… je vais faire des cauchemars, (…), j’avais pas envie de ça ! Il aurait fallu dire que c’était violent à ce point-là ! » (…) je ne veux pas prendre les gens en traître, je veux qu’ils sachent. »

Source “Les lectures du dimanches”

En bref, Maxime Chattam fait ce qui lui semble juste! Et si il souhaite faire une chose, il le fait et l’assume!
La preuve en est avec LUX, son roman qui divise.
En effet, les gens attendent l’auteur à succès sur des histoires noires, voir très sombres! Mais dans ce dernier il n’est est rien…

Tant pis si je perds des lecteurs (…), j’en gagnerai peut-être d’autres!

Une des question qui me brulait les livres était le prix à payer pour rentrer dans ses personnages.

Vous avez dit « Écrire un livre comme cela (La constance du prédateur), c’est un travail de longue halène, je me mets dans la tête de tous les personnages ».

Vous devez sortir de ces personnages pour retrouver Maxime Chattam.Est-ce difficile de sortir de ses personnages très sombre ? Et surtout, quel est le prix a payer pour y rentrer ?

Le Belge qui lit

Au final, le tueur en série n’est pas improvisé, il est étudié en profondeur !
Qui est-il ? Que veut-il ? Pourquoi fait-il cela ? Quelles sont ses croyances ? L’histoire ne commence pas a être écrite sans le connaitre parfaitement!
Mais je ne m’attendais pas à ce que Maxime Chattam me parle de la victime! De ce qu’elle doit ressentir, de qui elle est et ce qu’elle représente pour le tueur!
Au final, quand on a un grand coeur, le plus dur est de subir l’empathie des gens non?

« Le tueur, je ne l’improvise pas. C’est le personnage le plus travaillé avant même d’écrire le livre. (…) Mais le plus dur, c’est de se mettre dans la peau de la victime, parce que là, je dois être à la fois cohérent dans la tête du tueur (…) mais avant tout, je suis elle, victime, terrifiée dans la tête, dans le corps, (…), c’est de la projection, de l’empathie, de l’imagination, et là, c’est dur… ce sont les moments les plus durs de l’écriture. »

Les Lectures du dimanches

Maxime (oui, maintenant c’est mon pote, hein!) nous expliquait que lors d’une longue journée d’écriture, à force de se mettre dans sa bulle, il porte le masque de l’écrivain, en soit, la déconnexion avec l’histoire et les personnage est le plus compliqué et ce masque est ressenti par sa famille!

Nous embrayons maintenant sur l’écriture et ce qu’il en fait!
En effet, Maxime Chattam, a du talent pour raconter des histoires, c’est indéniable !

D’ailleurs, il nous parlais de sa volonté de tromper le lecteur! De la mécanique qu’il met en place pour faire voyager les lecteurs entre les pages en lui donnant un sentiment de compréhension pour ensuite mieux le tromper.
Est-ce qu’au final, ces( pas cela qu’on aime ?

Lors d’une séance d’écriture, il peut supprimer des paragraphes, voir des chapitres entier non pas parce que c’est mauvais, mais simplement parce que faire autrement est un évidence! Et surtout, pas de retour en arrière!

Je me souviens avoir écris 160 pages (…) et soudain je me dit …Mais oui, l’histoire doit être vu sous cet angle et par cette personne, évidement!
Donc j’ai recommencé!

Dès lors, quand il présente un livre à son éditrice, ce livre est assumé, il le défend…Bref, rappelez-vous, il fait ce qu’il veut, comme il le veut!

« Mon éditrice ne lit mes livres que lorsqu’ils sont terminés et que je suis sûr que c’est ce livre-là que je veux publier. (…) Je marche à la certitude, à la conviction. »

Les lectures du dimanches

Qui dit Maxime Chattam, dit aussi Faustine Baulaert2, son épouse. Mais on sentais toutes et tous qu’on ne voulais pas initier la discussion sur elle!
C’est donc lui qui a continué de parler du processus de publication et de son garde fou, son épouse

« La seule personne qui lit mon livre en cours d’écriture, c’est ma femme qui, elle, me fait des remarques sur un aspect purement humain. (…) Il y a un truc, parfois, sur lequel je suis moins attentif, je pense : ce sont les petits détails qui font la véracité des émotions, et ça, ma femme ne me laisse rien passer ! »

Les lectures du dimanches

Toujours dans le monde de l’édition, nous parlons de ses expériences, de la confiance entre l’éditeur et l’écrivain et nous parle d’un projet qu’il a eu sur une potentielle réédition de sa série à succès Autre Monde.
Avant de savoir ce qu’il allait en faire, il a fait lire cette récits par des lecteurs de la nouvelles générations Z. Ces derniers étant baigné dans un monde politiquement correct, certaines parties du livres devait être écrites …mais pour Maxime Chattam il en est rien!
Si il republier ces livres, doit-il tous les réécrire ?

« Le livre ne doit pas être le reflet du temps dans lequel on est, il est le reflet de ce qu’on était au moment où on l’a écrit, et de la société de ce moment-là. (…) Si la société décide qu’à un moment, mon livre n’est plus adapté, c’est la société qui dégagera le bouquin. »

Les lectures du Dimanche

Une question me brulait les lèvres, Mon métier m’a rattrapé et j’avais bossé mon sujet. Du coup, je me suis lancé :

« En étudiant les données du nombre de meurtres de ces dernières années, on voit que le nombre de tueurs en série diminues. La technique scientifiques évoluant, on peut mieux comprendre leurs attention, et ainsi attraper un tueur avant qu’il ne commette son second ou troisième meurtre.
Si la technique évolue, est-ce pour cela que vous faites revenir les tueurs du passé (ndlr : en parlant de la constance du prédateur) ?»

Les Belge qui lit

En bref, il a répondu simplement :

« Belle analyse ! C’était un passage de mon livre (la constance du prédateur) que j’ai supprimé. Je le réserve pour un prochain ouvrage! »

Imaginez ma joie et mon sourire!

Mais Maxime Chattam n’est pas qu’un écrivain…c’est un lecteur.
Étonnamment, il lit très peu de roman, mais “plein de truc scientifiques” comme il disait si bien! La raison est simple : étant exigeant avec son écriture, il voit dans l’écriture des autres des choses qui l’embête, qui le dérange….et est devenu un lecteur exigeant.
Cependant, sa vie de lecteur reste marqué par les grands Stephen King et Donald Ray Pollock et le fait qu’ils soient pointilleux.
Il reste néanmoins marqué par le grand Knockemstiff

nous parle de son travail de fourmis pour garder sa cohérence dans ses romans et sur les sujets particuliers sur lesquels il écrit. Il évoque sa documentation, ses sources…imaginez que son facteur lui apporte tout cela!! Ca donne pas envie de travailler à la poste ?

Bref, nous atteignons la fin de la rencontre où nous faisons quelques photos et profitons de certaines dédicaces intimistes !


Les autres restaient pour le repas, moi pour ma part, j’avais abandonné mon fils de tout juste deux mois aux bras de sa maman, je suis allé la déchargé un peu, avec ds étoiles pleins les yeux!

Mais si vous voulez savoir ce qu’il s’est passé…
Si Maxime Chattam a décidé de faire du bien sa santé en lisant du belge…il faudra aller faire un tour ici même, chez Mes Lectures du Dimanche pour connaitre la suite de la journée.
Nath que je remercie d’avoir pris des notes parfaite sur les discussions! Je te remercie mille fois!

Mais je peux vous avouer que c’était la folie!!! Il y avait du monde qui attendais un sourire et autres dédicaces derrière la porte…

Je tiens a remercier les éditions Pocket et l’Iris Noir de m’avoir permis de passer un petit temps sur un nuage et de rencontrer un homme extraordinaire, au talent qui n’est plus a démontré !


PS : On va essayer de l’avoir dans La Boîte de Frederic Ernotte!

  1. Maxime Chattam à demandé à la ministre de la culture , pourquoi aucun macaron de recommandation n’était placé sur les livres, alors que dans le cinema, bien! ↩︎
  2. Présentatrice connue et reconnue sur France télévision ! ↩︎
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