Perdu sans mon chien : Quand Dominique Zachary est un maître en détresse

Ah, nos fidèles compagnons à quatre pattes… On les aime, on leur parle comme à des humains (parfois plus qu’aux vrais), et pourtant, ils trouvent encore le moyen de disparaître sans prévenir. C’est exactement ce qui arrive à Clovis, le héros de Perdu sans mon chien, le dernier roman de Dominique Zachary. Une histoire à la fois émouvante et piquante, qui nous rappelle que la pire angoisse d’un propriétaire de chien, ce n’est pas la facture du véto, mais bien sa disparition.

©- EDA : Claudy Petit

Clovis, postier solitaire et amateur passionné de Camille Claudel, décide de visiter le musée La Piscine à Roubaix. Jusque-là, tout va bien. Sauf que Cosmos, son bichon, n’est pas le bienvenu dans le saint des saints de la sculpture.
Loin de se vexer, le chien patiente bien sagement dans la voiture… jusqu’à ce que Clovis ressorte et découvre un scénario digne d’un thriller pour le propriétaire d’animaux à quatre pattes : vitre brisée, chien envolé, sueurs froides garanties.

Après quelques minutes, Clovis reprit ses esprits et sa montre lui indiqua qu’il avait déjà passé plus d’une heure au musée. Il ne pouvait pas laisser Cosmos davantage seul dans la voiture

Perdu sans mon chien – Dominique Zachary – Genese Edition

Ce roman a été écrit par l’auteur suite à une expérience similaire. Soyons honnêtes, je n’ai pas de chien, je ne suis donc probablement pas la personne la mieux placée pour comprendre l’ampleur du tsunami émotionnel qu’il a vécu. Mais, fort heureusement, je possède une capacité qui me sauve souvent la mise : l’empathie. (Oui, je sais…ceux qui me connaissent se pose aussi la question…si, j’ai de l’empathie !)
Je peux donc assez aisément imaginer le sentiment de vide absolu, ce mélange de panique et de désespoir, cette urgence à retourner ciel et terre comme un inspecteur de police dans un film hollywoodien… sauf qu’ici, le fugitif possède quatre pattes et un flair redoutable pour les bêtises.

C’est le début d’une quête haletante où Clovis, armé de son désespoir et d’une détermination de père cherchant son enfant perdu dans un supermarché, va remuer ciel et terre (et surtout Roubaix dans notre cas) pour retrouver Cosmos. Il se transformera en détective privé pour quelques jours, où chaque indice, chaque son de cloche, chaque aboiement sera épié pour résoudre ce drame.
L’auteur, journaliste aguerri, s’amuse à nous immerger dans la ville avec une plume précise et vivante, rendant chaque rue, chaque regard, chaque affiche collée sur un poteau électrique presque palpables.

Ce roman n’est pas juste une histoire de chien perdu quelque part. C’est une plongée dans la solidarité humaine, celle qui surgit parfois dans l’adversité, et qui prouve que, non, on n’est pas forcément entouré que de gens qui ne décrochent pas un sourire comme dans le bus. Dominique Zachary nous offre une galerie de personnages attachants, touchants, parfois cocasses, qui viennent épauler Clovis dans sa détresse.
Et comme on dit, un chien de perdu, 10 amis de retrouvés (comme on dit…enfin, plus ou moins !), j’avoue, c’est n’est pas hyper empathique…mais c’est ce que vivera Clovis, car l’élan de solidarité sera tel qu’il fera la rencontre de personne qui deviendront importants à ses yeux.

La nuit allait tomber sur Roubaix. Les recherches devaient s’arrêter jusqu’au lendemain. Cosmos pleurait sans doute quelque part part l’absence de son maître. De tous les moments de la journée, le crépuscule est celui qui nous fait davantage ressentir la douleur et la solitude.

Perdu sans mon chien – Dominique Zachary – Genese Edition

Et puis, il y a aussi la réflexion sur le lien si fort qui unit un humain et son animal. Parce que soyons honnêtes : si Clovis avait perdu son téléphone, il aurait été triste, mais pas détruit . Cosmos, lui, c’est un compagnon, un confident, un repère, une présence irremplaçable… bref, un vrai co-locataire avec plus de poils et moins d’excuses pour ne pas payer le loyer.
On ressent clairement l’amour du propriétaire vers son animal, ce qui apporte une dimension humaine et sensible à l’histoire.

Derrière l’émotion se cache aussi une finesse d’écriture qui sait ménager des respirations pleines d’humanité et d’humour, rappelant ces moments où l’on rit nerveusement en plein drame.
Dominique Zachary livre ici un roman aussi court qu’intense, qui se dévore comme un bon film du dimanche soir : pas vraiment une boîte de mouchoirs à portée de main, mais en gardant un sourire au coin des lèvres et un état très empathique.
Un bon moment en perspective comme une déclaration d’amour criant à son animal aboyant aussi fort que le cri du coeur de l’auteur.

Cosmos avait disparu depuis plus de quarante-huit heures et le temps jouait contre eux.
Les appels à la police française et à la police belge à la frontière n’avaient rien donné.

Perdu sans mon chien – Dominique Zachary – Genese Edition

Perdu sans mon chien est une petite explosion d’émotion et de tendresse, entre enquête par un détective privé de quelques jours et chronique du lien indéfectible entre un homme et son chien. Un livre , ne trichant pas sur les émotions, à mettre entre toutes les mains, surtout celles qui tiennent une laisse… ou un cœur prêt à fondre.

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